Encore un matin où le Soleil se lève et éclaire Cantha de ses rayons dorés. Encore un matin où Tobira, un jeune homme agé de seize ans à peine, se rebelle dans son lit, tourmenté par ses récents cauchemars. Eveillé par la lumière pointant sur ses paupières, il roule de coté en faisant le gros dos à cette...
" Rhaaa mais, Quelle en-quiquineuse !
- Tobira ? fit une voix chaude et douce venant de la pièce voisine
- Hmm ..
- Tobira ? insistait-elle
- HMMM !
- TOBIRA ! exalta t elle soudainement
- Pourquoi faut il que tu me réveilles tous les matins ? gromella le jeune homme, à moitié endormi alors qu'il se caressait le front du revers de la main avant de s'étirer
- Parce que je suis toujours levée avant toi ? Répondit la voix sage et amusée"
La mère de Tobira se nommait Sutemi et était une mère célibataire comme bien d'autres. Elle était très jeune lorsque Tobira vît le jour. Pourtant c'est en toute simplicité qu'elle l'avait élevée seule dans ce milieu peu favorable à cette grande entreprise. Ils résidaient tous deux non loin de la côte, sur le rivage du bazar de Waijun.
Le quartier n'était pas des plus réputés et malgré la bienveillance de sa mère, Tobira n'en faisait généralement qu'à sa tête ce qui lui valu moults problèmes avec les quelques petits chefs de quartier. Il n'était pas d'un tempérament facile et se battait souvent. Ainsi, lorsque celà arrivait, au lieu de rentrer voir sa mère, Tobira se réfugiait près des quais aux abords des faubourgs. Il restait généralement là à attendre un couché de Soleil avant de rentrer, se lavant le visage afin que ses marques dégonflent.
Tobira était aussi avisé qu'impulsif. Il ne nourissait ni haine ni rancune envers personne mais s'ennervait rapidement. Ainsi il fut élevé dans la rue et, grâce à l'éducation paralèlle de sa mère, se fit une réputation notable en temps que chef de quartier. Sa vivacité d'esprit était hors du commun et les autres enfants admiraient avec déconcertance sa façon de se battre, comme un serpent. Son corps glissait telle une ombre entre les doigts de son adversaire, avertissant ce dernier de l'issue imminente du combat. Biensûr il n'en fut pas toujours de la sorte, mais à force, les rues étaient plus ou moins devenues paisibles, rythmées par l'une ou l'autre bagarre de saoulards.
Un soir, alors que Tobira rentrait à la maison après une journée des plus amusantes passée avec d'autres gosses du cru, il entendit une voix dans la chaumière. Il posa la pomme qu'il venait à peine de croquer et s'approcha discretement, se glissant à l'arrière de par sa chambre d'où il n'avait jamais coutume d'entrer. Ses yeux flirtèrent au bord de l'embrasure qui séparait les deux pièces et son regard se posa sur une silhouette camouflée sous une toge capuchonnée dont la voix s'exprimait avec gravité.
" Il est temps. Je dois à présent partir. Je ne tiens pas à vous meler à ça; il ne faut pas que je sois vu. J'aurais pourtant aimé rester plus longtemps et le voir.
- Ne te fais pas de souci, c'est un petit homme maintenant.
- L'héritage de mon frère ne doit pas être révélé. Très bien j'emporte ceci. Je reviendrai lorsque tout ceci sera terminé, dit l'homme en prenant sous son bras un paquet enveloppé de tissu.
- Au revoir Daki. Prend garde à toi. "
L'homme acquièsca sur le seuil de la porte et disparu vers le quai et la chaloupe en contrebas de la rue. Tobira ressortit, la tete pleine de question, pour reprendre le fruit qu'il avait laissé. Un autre homme de noir vêtu venait de faire main basse dessus.
" REND MOI CA... On ne me vole pas moi ... fit l'adolescant d'un air sûr de lui, esquissant un sourire en se disant qu'il l'aura finalement, sa bataille, depuis le temps.
- Ferme ta grande gueule gamin. Ne l'ouvre que lorsque je te le demande où je t'arrache la machoire. rétorqua l'ombre, lame brillante au clair de Lune. As tu vu un homme av..
- Laisse moi m'exprimer... l'interrompit-il en glissant entre les jambes du rustre, attrapant ses chevilles au passage entre ses jambes et enchainant sur un poirier inversé; posant un pied sur le mur derrière sa cible et y prenant appui pour attérir pieds joints sur le crane de son adversaire; le projetant violemment au sol menton premier avant même qu'il ait pu se retourner. "
Une flèche frôla Tobira de peu, il n'eut le temps que d'attraper la lame du vaincu et de plonger à l'intérieur.
" MAMAN ! CACHE TOI SOUS LA TABLE ! "
A peine eu t il prononcé ces mots que la porte claqua.